Compulsion de répétition (3/3)
Ou pourquoi nous faisons toujours le mauvais choix
Bien, maintenant nous allons appuyer sur le bouton accélérateur et retrouver cet enfant quelques décennies plus tard. Malgré ses efforts, l’adulte formateur (formateur pour le meilleur et pour le pire) qui l’a élevé n’a pas changé. Cependant, l’ancien enfant est indépendant, au moins de point de vue matériel. De point de vue émotionnel, c’est une autre histoire.
Le trauma, n’étant pas digéré, est comme un disque cassé qui tourne et tourne sans cesse autour du même socle, et n’arrive pas à avancer. L’être humain se retrouve dans la même situation.
Notre « petit adulte » a besoin de se prouver qu’il peut maitriser la situation, et il essaiera jusqu’à la fin de sa vie (sauf s’il entreprend une thérapie) de « prouver » aux personnes rencontrées qu’il vaut la peine d’être aimé. Les personnes rencontrées, choisies (encore, peut-on vraiment parler d’un choix, puisque c’est l’inconscient qui commande ?) sont forcément semblables à celles qui l’ont tant blessé dans son enfance. Et s’il arrive à leur prouver qu’il est une bonne personne digne d’amour et de respect, le trauma sera maitrisé, effacé, guéri. Sauf que tous ses efforts sont vain.
Mais tout n’est pas sans issue. Comme mentionné avant, la plupart des plaintes en cabinet concernent exactement ce dilemme, et un bon thérapeute est très apte à traiter ce sujet. Une fois que le patient a compris les mécanismes qui le sabotent, et que grâce à la relation thérapeutique (ceci est primordial : la guérison n’advient pas que grâce à la compréhension intellectuelle) il est capable de faire d’autres choix, des choix plus sains, plus adaptés. Et là, la vie peut commencer. Une vie ou le patient profite et joui de son bonheur, au lieu de constamment lutter pour une place au soleil. ☺
(fin)