Psychothérapie et psychanalyse à Montpellier, pour les adultes, couples, adolescents et enfants

Gorana Arnaud

Psychothérapeute / Psychanalyste

Psychothérapie et psychanalyse à Montpellier, pour les adultes, couples, adolescents et enfants

Qu’est-ce qu’un bon thérapeute ?

Gorana Arnaud • déc. 04, 2016

Ou, les qualités à chercher chez un psy

Ce pourrait-il qu’il n’y ait pas de bonne ou des mauvaises thérapies ou « outils thérapeutiques », mais seulement des bons ou des mauvais thérapeutes ? Comme Freud l’a déjà remarqué en 1905 : « Ce n’est pas la médecine qui guérit, mais le médecin, c’est-à-dire la personnalité de celui-ci ; par sa personnalité il est capable d’influencer le patient, pour le meilleur ou pour le pire. »

Quand j’ai commencé à voir mes premiers patients il y a maintenant des années, je travaillais pour une institution qui utilisait exclusivement une thérapie qui s’appelle l’EMDR, et j’ai placée énormément d’espoir dans cette méthode. (Vous connaissez peut-être l’EMDR- c’est une thérapie qui utilise des mouvements oculaires ou des tapotements pour traiter le trauma…) Mais, avec le temps, j’ai remarqué une chose plutôt étrange ; chaque patient avait sa propre méthode thérapeutique préférée, et c’était la méthode préférée de son thérapeute aussi. Donc, quelqu’un avec une histoire d’abus et de dépravation émotionnelle pendant son enfance ne jurait que par l’EMDR, celui avec une histoire quasi-pareille était très contre l’EMDR et idéalisait la psychanalyse traditionnelle, la troisième personne argumentait que la psychanalyse était sans intérêt et qu’elle avait essayé toutes les thérapies jusqu’à trouver le salut dans l’hypnose, ou le Gestalt, etc.

Ce phénomène m’a obsédé pendant longtemps. Et s’il n’y avait pas une thérapie qui était meilleure qu’une autre, tout ce qui comptait étant le thérapeute lui-même ? Si c’était le cas, alors quelles qualités font qu’un thérapeute est bon ? Ceci est extrêmement difficile à préciser, cependant, voici quelques qualités que j’estime être indispensables.

La première qualité est l’empathie. Un bon thérapeute communique à son patient le désir de comprendre et de partager son vécu. Il ou elle communique que le patient n’est pas seul- quand une personne se sent comprise et véritablement « vue », elle peut réussir à trouver la force pour se regarder en face courageusement.

Une autre qualité d’un bon thérapeute est le respect. Ceci veut dire pouvoir accepter que le patient a le droit de choisir, de faire des erreurs, de souffrir, ou de guérir. Ceci veut aussi dire pouvoir enseigner les principes du fonctionnement du cerveau et de la psyché, pour encourager l’autonomie et éviter toute éventuelle dépendance.

Un bon thérapeute est entièrement sincère et honnête ; il n’utilise jamais le jeux de la manipulation. Il développe une relation appropriée avec le patient, et sait quelles limites à mettre à des confidences mutuelles.
La chaleur humaine est une autre qualité à avoir. Le bon thérapeute montre qu’il tient à son patient, avec des mots et de manière non-verbale aussi.

Un thérapeute efficace est également très concret ; il n’utilise pas un langage technique et des termes que le patient risque de ne pas comprendre et il n’hésite pas à se lancer au cœur de la problématique très rapidement.

Ensuite vient la confrontation. La chaleur et l’empathie sont certes nécessaires, mais un bon thérapeute doit pouvoir dévoiler toutes les éventuelles distorsions, contradictions ou évitements dans le récit du patient. Par exemple, « souffrir » de migraines peut signifier que je ne dois peut-être pas aller au travail, ni d’ailleurs faire l’amour à mon conjoint. Le bon thérapeute accepte que la confrontation puisse soulever la colère ou la frustration, et au même temps il reste très chaleureux et emphatique envers la problématique de son patient.

Une autre qualité importante est un tout petit-peu de la révélation de soi. Le thérapeute efficace partage un tout petit peu de lui-même. Ceci a pour effet d’inspirer et motiver le patient à guérir. C’est fait au bon moment pendant la séance, et a pour effet que le patient entend : « Je te comprends. Tu n’es pas seul. »

Ensuite, le bon thérapeute fait en sorte que c’est ok pour le patient à exprimer ses émotions ouvertement ; le plus important est des éventuels sentiments négatifs envers le thérapeute. La remarque que j’ai entendu plusieurs fois est : « Vous ne tenez pas vraiment à moi- vous ne faites que votre travail. » Ceci adresse avec courage la relation entre le thérapeute et le patient, et apprend au patient, via l’honnêteté du thérapeute, à pouvoir travailler sur ses propres relations interpersonnelles.

Il est également indispensable que le thérapeute communique un sens du pouvoir personnel, verbalement et non-verbalement. J’appelle cette qualité « puissance » ou « autorité emphatique ». Le bon thérapeute montre un engagement très confiant envers le patient, et ceci communique qu’il n’est pas dangereux d’être authentique et « vrai » en la présence du thérapeute. Tôt ou tard, la confiance en soi du thérapeute va se transférer sur le patient, et celui-ci va se sentir capable de profiter pleinement de la vie.

En dernier, il se peut que la qualité la plus importante du bon thérapeute soit l’auto-actualisation. Ceci veut tout simplement dire que le thérapeute est activement engagé dans son propre travail d’auto-croissance. Le thérapeute doit agir comme un modèle, un exemple pour le patient : fort, fiable et optimiste. Le bon thérapeute a du développer sa propre philosophie qui lui permet d’avoir une paix d’esprit. Il doit pouvoir partager ses sentiments ouvertement et honnêtement avec sa famille et ses amis, et sa vie personnelle devrait être une oasis d’amour, confiance et acceptation. Le bon thérapeute devrait être capable d’incarner ce qu’il prêche. Si cela n’est pas le cas, alors tous nos diplômes, formations et expériences professionnelles n’ont aucune valeur. Si nous ne sommes pas capables d’assumer nous-mêmes, alors c’est encore un cas de « fais comme je dis, mais ne regarde pas comment je fais. »

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